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Culture Clown n°19

Mars 2012

Clowns à la rue !
(... et dans l’espace public)

  • Culture Clown n°19

    Mars 2012

    Clowns a la rue ! (... et dans l’espace public)

    SOMMAIRE n°19

    Édito : Jeux de miroir et changements de regard (Jean-Bernard BONANGE)

    1. Panoramique : les Arts de la rue

    • Du théâtre dans l’espace public... et dans une société sécuritaire. Rencontre avec Fred MICHELET (CIA) - par Myriam ANDREOLETTI
    • Clown de rue et subversion. Rencontre avec Laurent KILANI (La Cellule) - par Bertil SYLVANDER

    2. Zoom sur des artistes de rue

    • Pousser à l’extrême les situations … et donner envie de plus de liberté. Rencontre avec Pierre PILATE (Cie 1 Watt) - par Myriam ANDREOLETTI
    • Bouffons et clowns dans la rue S’attaquer au tragique de la condition humaine. Rencontre avec ACCIDENTAL COMPAGNY - par Françoise DANO
    • Intégrer le public au jeu Un partenaire puissance dix ! Rencontre avec Daphné CLOUZEAU (Rosie Volt) - par Geneviève ARNAUD

    3. Travelling : interventions dans l’espace public

    • Tout fait jeu et prend sens Interventions en miroir de l’événement. Sylvie KOUTSIKIDES (Brigade de la Terre)
    • Illuminateurs du quotidien Pratique de la déambulation clownesque. Nathalie AVONDO et Philippe BRUNET (Clowns Pour De Rire)
    • Ouvrir un espace de jeu signifiant Dans les rues d’un Festival familial. Jean-Bernard BONANGE (Bataclown)
    • Ne pas envahir ni se laisser envahir Rupture du train train en gare de Genève. Véronique MIEGE, Nadia METRAL et Véronique CLERC (Cie Roquefort)
    • Une perturbation attractive Déambulations lors d’évènements publics. Claire BAILLON et Patricia MAUDRU (Les Nez en Plus)

    4. Grand angle : dans la rue, ailleurs

    • Rire pour ne pas pleurer Le clown de rue en Colombie. Ana Milena VELASQUEZ ANGEL
    • Offrir un regard nouveau Liberté et proximité à l’étranger. Rencontre avec Cristine AUCLERE et Claude DEZOTHEZ (Globe Théâtre) par Béatrice FORET
    • S’aventurer à la rencontre de l’autre Le clown pour "parcourires le monde". Jean-Pierre BESNARD (Caravane Théâtre)

    5. Contrechamp

    • Nouveaux territoires clownesques Le pourquoi du comment (Delphine CEZARD)
  • Edito

    Clowns dans la rue : " à la rue " et " à l’école de la rue "

    Quand le clown, personnage de passage, va dans la rue, il rencontre des gens qui sont eux-mêmes de passage. Que va-t-il alors se passer dans cet espace ouvert et codifié, entre les passants et ce passeur curieux en (dés)équilibre entre deux mondes ? Et bien s on côté empathique et excentrique va rendre tout à fait stimulant son surgissement dans le lieu public, en lien avec le public*.

    Or le clown est, aussi, fondamentalement " à la rue " : sans domicile, sans repères, comme perdu dans nos modes de vie, bref " à la ramasse " comme l’a souvent célébré le cinéma burlesque américain avec le tramp . Alors, d ans l’espace public, le clown ostensiblement décalé fait jeu de tout bois, de tout support, de tout événement, comme un pari sur la rencontre, le rire, le dérangement, l’ouverture du regard et du cœur.

    Les "arts de la rue" sont en plein essor : nombre de festivals leur sont dédiés et nombre de compagnies et de créateurs s’y consacrent avec succès. Les clowns participent-ils à la vitalité actuelle de ce champ artistique ? Nous avons voulu le savoir en allant sur le terrain (comme on dit en période électorale !) et en sollicitant une diversité de témoignages, proches de nous (d’une douzaine de compagnies) ou venant d’autres continents (Colombie, Inde, Argentine, Maroc...).

    Loin des productions spectaculaires à grands moyens, les clowns y apparaissent comme les rois (aux mains nues) de la mise en jeu sous de multiples formes : spectacles de rue, déambulations, interventions impromptues ou programmées, actions militantes… En investissant les lieux publics, les acteurs-clowns sont amenés à composer avec les aléas et les contraintes de la rue. Vous lirez dans ce dossier qu’ils y trouvent une inspiration, une énergie, et surtout une expérience formatrice. Car " à l’école de la rue ", ils sont directement confrontés aux exigences et aux risques de la présence en extérieur, du rebond corporel, de la répartie verbale et de la production d’actes symboliques ! Et souvent, ils y découvrent les bonheurs (et même " l’inespéré "**) de l’instant présent.

    Avec quel regard ?

    Alors quel regard les clowns portent-ils sur nos territoires habités et normalisés ? Héritier de la tradition bouffonne de critique sociale et du théâtre de foire, ils transforment l’espace public en terrain de jeu et d’interaction, invitant à le voir, à le vivre et à l’imaginer autrement. Dans ce sens, à l’opposé d’un certain cynisme à la mode, nous préférons les artistes sensibles à un positionnement d’ intervention sociale : des clowns qui traversent les lieux et les évènements publics avec empathie et humour plutôt qu’avec agression et ironie, pour rejoindre sans contraindre, révéler sans abuser…

    Ainsi, entre jeux de miroir et changements de regard, ils expérimentent, surprennent, transgressent, poétisent, retrouvant une fonction politique/poétique***qui leur va si bien et dont nous avons tellement besoin pour échapper à la pieuvre marchande, humaniser l’espace public et explorer son potentiel d’imaginaire. " Oui , comme l’écrivait Serge Martin****, le regard du clown est vital. Il nous offre un angle de vue, comme chaque acte artistique, mais son angle touche le cœur du sujet." et, par là, il touche les passants.

    *Ce qui place ce dossier dans le prolongement du précédent (N° 18, Le clown et la relation au public )
    ** Comme l’écrit dans son article la colombienne Ana Velasquez Angel.
    *** Au sujet des " founambules de la diagonale poétlitique ", voir aussi Culture clown N°15 (2009) Le clown et le politique , et N°16 (2010) Les clowns, leurs cousins et les crises .
    **** Serge Martin, Le clown provoque une envie de se libérer , Culture clown N°15.


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  • 1. Panoramique : les Arts de la rue

  • Du théâtre dans l’espace public ... et dans une société sécuritaire

    Rencontre avec Fred MICHELET (CIA)

    par Myriam ANDREOLETTI

    * Fred Michelet est directeur artistique de C.I.A. et co-directeur de l’Atteline, la fabrique des arts de la rue. Il est écrivain, scénariste et acteur, administrateur élu de la SACD (Société des auteurs compositeurs dramatiques) et de la Fédération régionale des arts de la rue.
    * Fred Michelet est directeur artistique de C.I.A. et co-directeur de l’Atteline, la fabrique des arts de la rue. Il est écrivain, scénariste et acteur, administrateur élu de la SACD (Société des auteurs compositeurs dramatiques) et de la Fédératio
    Depuis 30 ans, la CIA (bonjour le clin d’œil !) - Compagnie Internationale Alligator - propose des spectacles de rue. Disons plutôt dans l’espace public, car le terme "Arts de la Rue" semble bien restrictif à tous ceux qui privilégient le spectaculaire non seulement dans la rue, mais aussi dans d’autres lieux tels un parc, une garrigue, une montagne, un fleuve, un quartier, une friche industrielle….

    Ils sont là, en costumes de sans-culottes ! Ils ont envahi la place du marché, les halles, la mairie, les balcons et ils vont, en 1789 secondes chrono, nous emmener revisiter notre Histoire, avec un grand H. Les comédiens de la C.I.A. ont débarqué dans le village ; ça se voit, ça s’entend, ça prend de l’ampleur et de l’image. Voici que la page d’histoire s’engouffre dans nos vies. L’un des protagonistes est le fondateur de la compagnie, Fred Michelet, qui nous reçoit aujourd’hui pour évoquer la spécificité du théâtre dans l’espace public.

    * Fred Michelet est directeur artistique de C.I.A. et co-directeur de l’Atteline, la fabrique des arts de la rue. Il est écrivain, scénariste et acteur, administrateur élu de la SACD (Société des auteurs compositeurs dramatiques) et de la Fédération régionale des arts de la rue.


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  • Clown de rue et subversion

    Rencontre avec Laurent KILANI (La Cellule)

    Par Bertil SYLVANDER (Bataclown)

    Laurent Kilani est le fondateur de "La Cellule", opérateur culturel dans le domaine du théâtre de rue, installé à Lombez-Samatan (dans le Gers). C’est un réseau de professionnels de l’organisation de spectacles, qui conduit et accompagne des projets culturels en France, en Europe et jusqu’en Chine ! Passionné des " Arts de la rue", Laurent Kilani s’intéresse à tout ce qui se veut " différent"… . Appelé récemment par la ville de Marseille pour y lancer un ambitieux projet en 2013, Laurent a accepté de répondre à mes questions et de débattre sur la question du clown de rue.
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  • 2. Zoom sur des artistes de rue

  • Pousser à l’extrême les situations …et donner envie de plus de liberté

    Rencontre avec Pierre PILATE (Cie 1 Watt)

    Par Myriam ANDREOLETTI

    Pierre PILATE (Cie 1 Watt)
    Pierre PILATE (Cie 1 Watt)
    Dans la vie comme en clown, Pierre Pilate est volubile ; il est animé par la passion, c’est du feu...follet ! Dans ses spectacles, il faut le voir arpenter les rues dans une débauche d’énergie (comme il aime à le dire), dans une liberté extravagante. Avec lui, souffle le vent de la folie foldingue. Il embarque public, passants, enfants, chiens, chats, cochons, dans son sillage, et souffle le vent d’une liberté perdue...

    Depuis des dizaines d’années, il parcourt la France mais aussi l’Europe, participant à de nombreux festivals, notamment celui du renommé Festival de Chalon-sur-Saône. Il ne joue pas avec un nez rouge mais se régale à inscrire dans la rue le contre-temps du clown. Car comme l’indique son site, "La Compagnie 1 Watt est une compagnie qui parcourt, explore, métaphore l’espace public. Elle le donne à voir par ses présences actives, expérimentales, toujours entre fiction et réalité, ses constructions mouvantes, évolutives, précaires".


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  • Bouffons et clowns dans la rue

    S’attaquer au tragique de la condition humaine.
    Rencontre avec Yacine Ortiz, Benjamin Ortiz et Alexandro Canas
    (Accidental Compagny)

    Par Françoise DANO

    En 2006, la compagnie de cirque et théâtre "Circoticos" arrive en France. Originaire d’Equateur, elle a parcouru l’Amérique du sud pendant 10 ans. En 2008 avec l’appui de l’Association Saudade, la compagnie se restructure et devient "Accidental Compagny". Composée d’artistes issus de différents horizons, cette troupe est à la recherche d’une scène en fusion où se côtoient le théâtre gestuel, la musique, le cirque, la poésie et l’image, le tout dans une démarche critique et sociale propre à la contemporanéité. Elle a pour objectif de reprendre un rôle social dans la vie de la ville, ceci à travers des actions susceptibles d’apporter l’art et la culture dans tous les milieux sans distinction.

    Rencontre avec trois acteurs de cette compagnie qui pratique à la fois le bouffon et le clown et qui organise des événementiels pluri-artistiques dans l’espace public et dans la rue. Ils arrivent à bicyclette avec un antivol pour trois, et c’est bien un symbole de leur façon d’être et de travailler ensemble. Le but de cette rencontre est d’écouter leur parole pour essayer de comprendre comment et pourquoi la compagnie, puisqu’elle dispose des deux arts, fait le choix de l’un (le bouffon) ou de l’autre (le clown) pour ses créations ou interventions dans la rue.


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  • Intégrer le public au jeu clownesque

    Un partenaire puissance dix !
    Rencontre avec Daphné Clouzeau (Rosie Volt)

    Par Geneviève ARNAUD

    J’ai découvert Rosie Volt au festival de Chalons en 2009. La thématique de ce Culture clown était un bon prétexte pour rencontrer Daphné Clouzeau et tenter de comprendre la genèse de son spectacle - "La natür c’est le bonhür" - qui l’a progressivement amenée à jouer en rue.
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  • 3. Travelling : clowns dans l’espace public

  • Tout fait jeu et prend sens

    Interventions en miroir de l’événement

    Sylvie KOUTSIKIDES (Brigade de la Terre)

    Sylvie KOUTSIKIDES (Brigade de la Terre)
    Sylvie KOUTSIKIDES (Brigade de la Terre)
    La "Brigade la Terre", créée en septembre 2007, faisant suite à la "Brigade des Clowns Chantant", est un groupe de clown amateurs et professionnels émanant du "Théâtre de la Terre" que je mets en scène depuis sa création à travers des ateliers "recherche et laboratoire". La Brigade de la Terre, pleine d’engagement et d’émotions, vient mettre de la couleur dans les évènements, transbahutant des valeurs qui lui sont précieuses : la différence, la paix, l’échange, le respect de la terre… S’appuyant sur la réalité de l’instant présent, les clowns improvisent, s’empêtrent avec brio dans leurs états d’âmes pour le plus grand bonheur de tous. Les clowns participent à la vitalité actuelle des arts de la rue car ils interviennent de façon impromptue là où l’on ne les attend pas. Ils sont simplement eux-même et, par leur point de vue décalé, amplifié, ils sont en miroir de l’événement.
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  • Illuminateurs du quotidien

    Pratique de la déambulation clownesque

    Nathalie AVONDO et Philippe BRUNET (Cie Clowns Pour De Rire)

    Nathalie AVONDO et Philippe BRUNET (Cie Clowns Pour De Rire)
    Nathalie AVONDO et Philippe BRUNET (Cie Clowns Pour De Rire)
    La Compagnie Clowns Pour De Rire pratique la déambulation clownesque depuis 2004. Nous pouvons même dire que c’est l’une de nos spécificités. Le clown en déambulation est en contact direct avec le public, il n’y a pas de scène et il partage l’espace public avec lui, cela demande une grande concentration de la part des comédiens pour que le clown soit toujours à la bonne place, connecté avec lui-même, avec ses partenaires et conscient de ce qu’il produit.

    Pour nous présenter nous aimons bien définir les Clowns Pour De Rire comme des tisseurs de lien social, des briseurs de routine, jubilateurs partageurs, aérateurs d’atmosphères ou encore illuminateurs de quotidien (prétention à 100% !).


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  • Ouvrir un espace de jeu signifiant

    Dans les rues d’un Festival familial

    Jean-Bernard BONANGE (Cie Bataclown)

    Il y a quelques années, le Bataclown a été sollicité pour une déambulation dans les rues de Simorre (petit village rural du Gers) dans le cadre d’un festival pour enfants "Festi’Drôles". Paradoxalement dans ce contexte, cette compagnie, connue pour ses "clownanalystes", fut engagée pour s’adresser non pas aux enfants mais en priorité aux parents qui, les années précédentes, étaient plutôt passifs dans ce festival conçu comme le "royaume des enfants". A l’image des familles qui circulaient d’un atelier à l’autre et d’un spectacle à l’autre, trois clowns se sont donc présentés comme une petite famille suivant le festival… comme les autres !

    Déambuler amène à rencontrer les gens, et des clowns qui déambulent suscitent la surprise, l’intérêt, la sympathie… et la répartie ! Ainsi, par leur fonction de "miroir projectif", les clowns en improvisation ont su ouvrir, en creux du programme du Festival, un espace de jeu complice et révélateur.


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  • Ne pas envahir ni se laisser envahir

    Rupture du train train en gare de Genève

    Véronique MIEGE, Nadia METRAL et Véronique CLERC (Compagnie Roquefort)

    Compagnie Roquefort
    Compagnie Roquefort
    La Compagnie Roquefort a proposé en mai 2009 un spectacle de clowns ("Perturbations jubilatoires") dont l’action se situait dans un aéroport. Un an plus tard, cinq clownes de la Compagnie ont souhaité sortir les valises de la cave et les nez de la salle de cours pour explorer le thème du voyage dans un lieu public. Les voilà donc parties, avec chacune deux valises à la main, pour investir la Gare Cornavin de Genève.
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  • Une perturbation attractive

    Déambulations lors d’évènements publics

    Claire BAILLON et Patricia MAUDRU (Les Nez en Plus)

    Les Nez en Plus
    Les Nez en Plus
    Nous proposons des interventions essentiellement dans le cadre de manifestations caritatives (Virades de l’espoir, Journée de Solidarité, Telethon etc.

    La veille de chaque évènement et/ou deux heures avant, nous nous informons toujours du programme de la journée, du thème, etc. Nous décidons d’avoir une harmonie dans nos costumes ou pas, selon les besoins. Nous calons parfois un chemin de rendez vous à des endroits stratégiques de l’environnement (accueil, buvette, podium, sono, poste de secours etc.) qui rythmera notre déambulation. Parfois, nous constituons des duos d’aînés cadets, parfois nous arrivons en groupe unis, puis ensuite nous laissons guider par l’imprévu...


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  • 4. Grand angle : dans la rue, ailleurs

  • Rire pour ne pas pleurer

    Le clown de rue en Colombie

    Ana Milena VELASQUEZ ANGEL (Professeur à la Faculté d’arts de l’Université d’Antioquia, Medellin, Colombie)

    En Colombie, l’artiste ou la personne qu’on appelait" clown" était bien différent des clowns du reste du monde. Cela fait à peine une vingtaine d’années que la mutation est en cours. Dans notre pays, la renaissance du clown est à la fois une possibilité de revalorisation du langage comique et poétique de l’artiste et un antidote à la douleur à travers le rire qu’il véhicule chez le spectateur.

    La fonction qu’exercent les clowns dans le monde contemporain paraît tout à fait nouvelle dans notre société. Cependant, elle marque une renaissance dans la culture colombienne. Au cours de l’histoire, l’humour et la capacité de rire sont des caractéristiques de la culture colombienne. L’histoire sociale et politique en Colombie est très marquée par la mort, la guerre et l’inégalité sociale. La mort est un acte quotidien de destruction de la communauté. Le rire a une fonction sociale très importante face à cette réalité et il constitue une possibilité de liberté grâce à son pouvoir de communiquer et de dénoncer. Il est vu comme un rite cathartique dans la culture colombienne, et l’humour comme un acte de libération de l’homme pris dans cette réalité violente.


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  • Offrir un regard nouveau Liberté et proximité à l’étranger

    Rencontre avec Cristine AUCLERE et Claude DEZOTHEZ (Globe Théâtre)

    Par Béatrice FORET

    Passionnés de rencontres interculturelles, Cristine Auclère et Claude Dezothez, de la Compagnie Globe Théâtre, basée en Avignon, donnent la part du lion aux personnages de clowns lorsqu’ils sillonnent l’Inde, l’Espagne, la Croatie, l’Argentine, le Sri Lanka ou le Brésil. S’éloignant volontairement de leurs repères quotidiens, ils font l’expérience d’une autre liberté et d’une nouvelle proximité.

    Ainsi, chaque année, Cristine et Claude entrent en transhumance. Pendant plusieurs mois, ils rompent avec le quotidien de leur métier de comédiens (de Théâtre-Forum et de clown) pour mener un projet interculturel loin de leur péniche amarrée sur les bords du Rhône.


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  • S’aventurer à la rencontre de l’autre Le clown pour "parcourires le monde"

    Jean Pierre BESNARD (Caravane Théâtre)

    Caravane Théâtre
    Caravane Théâtre
    Nous avons commencé à monter des voyages inter-culturels et des formations à l’étranger pour apporter une aide financière et des apports théoriques et pratiques à des troupes de théâtre ou des ONG (comme Jana Sanskriti du Nord Bengale, JKSMS du Rajasthan, Jagran de New Delhi ou aux orphelins de Baia De Cris). Rapidement il nous est apparu nécessaire de sortir des théâtres pour aller se frotter aux réalités des pays accueillant, aux cultures locales, aux habitants, bref à l’espace public. Dans ces quelques lignes, nous nous contenterons de mettre l’accent sur certains aspects liés aux passages des clowns dans la société, en tous cas sur ceux qui nous ont le plus touchés.
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  • 5. Contrechamp

  • Nouveaux territoires clownesques

    Le pourquoi du comment ?

    Delphine CEZARD

    Pour clore ce dossier consacré aux pratiques artistiques des clowns dans la rue, nous nous tournons du côté de la recherche universitaire pour un "contrechamp" réflexif et éclairant proposé par Delphine Cézard, doctorante en sociologie de l’art à l’Université de Provence, Aix-Marseille 1 (Laboratoire d’Etude en Sciences de l’Art) sur la base de son travail de thèse : Identité, Altérité et Figure du clown dans les sociétés contemporaines (effectué par contrat CIFRE entre l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens et le CHU de Bordeaux de 2008 à 2011). "Certains mondes de l’art se développent autour d’un nouveau public. Les œuvres qu’ils produisent ne sont peut-être pas très différentes des œuvres antérieures de la même discipline, mais elles touchent un autre public en empruntant d’autres canaux de distribution." Howard S. Becker*

    Pour beaucoup, le clown représente la figure emblématique du cirque. Cette prise de position intellectuelle, volontaire ou non, les pousse à considérer le clown comme étant en voie de disparition et à négliger l’arrivée des nouvelles formes de clowns, issues du renouveau social et culturel des années 1970. En effet, les clowns aujourd’hui sont multiples et investissent de nouveaux territoires, notamment publics, qu’il s’agisse de la rue ou de l’hôpital.

    Qu’est-ce que cette nouvelle perspective de travail et de jeu signifie-t-elle ? Que traduit cet engouement pour de nouveaux espaces ? Quels enjeux sociaux et artistiques peuvent être mis au jour à partir de ce constat ?

    La créativité des nouveaux clowns, nécessaire à leur travail créateur, peut être bridée par les enjeux du monde de l’art ou de l’esthétique qu’il défend, mais aussi du contexte dans lequel il intervient. La négociation en tant que principe de création des clowns a fini par être encadrée d’un ensemble de conventions. Ces codes, qui permettent aux clowns de trouver un espace d’investigation et de créativité propice à leur travail, peuvent cependant agir comme un carcan duquel les clowns, pour innover réellement, ont parfois besoin de s’émanciper.

    * BECKER Howard S. Les Mondes de l’art . Paris : Flammarion, 1988, 375 p., p. 312.


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